• * LES YEUX D'UN CŒUR *

     

    ... La nuit qui vous entoure d'un éternel obscur

    Vous prive des regards portés avec les yeux

    Sur l'horizon fuyant d'une verte Nature

    Négligée par les sots qui se croient malheureux ...

     Dignement sans gémir vous acceptez le sort

    Qui vous a isolés dans un profond néant ;

    Inhumaine frontière que l'égoïsme ignore

    Solitude et chagrin dans ce désert brûlant ...

    Pour vous pas de soleil encore moins de ciel bleu !

    Les couleurs de la vie brillant de mille éclats

    Jamais ne parviendront à égayer vos yeux

    Enfermés dans le noir qui ralentit vos pas ...

    Vous refusez pourtant de blâmer le destin

    Que vous n'accablez pas malgré votre fardeau ;

    Les pièges sont nombreux sur ce morne chemin

    Étalant sous vos pieds son sinueux manteau ...

    Mais votre volonté vous permet de sourire

    Et de vous affirmer en dépit des tourments ;

    La vie devient chanson qu'un Ange sur sa lyre

    Fredonne dans vos cœurs qui s'ouvrent pleinement ...

    Ce jardin merveilleux qu'au monde vous offrez

    Exemple de douceur et de bonté sans fin

    Devrait permettre aux gens voulant encore aimer

    De se mettre à genoux et vous tendre la main ...

    Vous ne pouvez pas voir la couleur de la peau

    L'habit ou la beauté des gens qui vous entourent ;

    Des modestes logis aux fabuleux châteaux

    Pour vous rien ne diffère partout aux alentours ...

    Rien ne vous influence en aucune façon

    Quel que soit le degré d'hypocrisie masquée

    Peaufinée par les gueux vivant de corruption

    Méprisant les valeurs d'honneur et de fierté ...

    La voix de l'être humain pareille au chant d'oiseau

    Vous permet de juger sans le moindre artifice ;

    Lorsque le son est pur dans vos cœurs il fait beau

    Et confiants vous tendez vos mains tendres et lisses ...

    ... Il n'y a pas je crois de plus triste néant

    Que celui dans lequel l'égoïsme conduit ;

    Il n'y a pas non plus d'avenir éclatant

    Pour les cœurs sans valeur qui n'ont jamais fleuri ...

     

    © Richard NATTER.  (Fontaine 1984)

    °o°o°o°o°o°

     

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  • * ILS SONT HANDICAPÉS *

     

    ...L'égoïsme inhumain enferme les valeurs

    Dans nos cœurs étouffés que la vie asphyxie ;

    Aveuglés d'apparences épuisés par la peur

    Nous cherchons affolés une vaine sortie ...

    Nous voulons à tout prix négligeant l'essentiel

    Gagner tous les combats imposant par la force

    Notre désir ardent d'atteindre enfin le ciel

    Qui demain croyons-nous protégera nos gosses ...

    Cette course effrénée épuisante et sournoise

    Nous prive des beautés que nous ne voyons plus

    Nous poussant à l'excès elle se moque narquoise

    Des effets meurtriers qui brisent les vertus ...

    Éblouis d'utopie, errants indifférents

    Nous croisons les chemins de ceux qui sans manière

    Avancent dans la nuit supportant les tourments

    Du cruel handicap enfermant leurs prières ...

    Ils sont si près de nous que l'on ne les voit pas

    Mutilés dans leur corps ils souffrent en silence

    Dignement résignés ils mènent un combat

    Lancinant et ingrat réfutant l'apparence ...

    Ils ne réclament rien jamais ne se plaindront

    Subissant doublement le prix de l'injustice

    Sans pour autant blâmer les langages abscons

    Promesses erronées ironiques prémices ...

    Ils s'accrochent à la vie qu'ils bénissent entre tout ;

    Courage et volonté que jamais rien n'affecte

    En font ces Chevaliers qu'humblement à genoux

    Nous devons admirer sans masque ni courbette ...

    Nous qui pleurons toujours à la moindre douleur

    Voulant tout obtenir sans trop de sacrifices

    Respectons ces gens là cultivant la pudeur

    Avec eux bâtissons le plus bel édifice ...

    ...Ils sont Handicapés mais leur cœur est très pur

    Ils sont handicapés mais loyaux et honnêtes

    Ils sont handicapés et nous sommes impurs

    Ils sont handicapés et nous odieux et bêtes ...

     

    © Richard NATTER.   (Albertville 1989)

    °o°o°o°o°o°

     

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  •  

    * FIRMAMENT DE L'AMOUR *

     

    Chercher pendant des ans l'équilibre parfait

     Idylle d'un amour qu'en vain l'on imagine

     Ardents de mille feux nostalgiques ou distraits

     Nous pleurons trop longtemps sur un passé en ruine ...

     Je n'ai pas échappé durant ces quarante ans

     Aux règles d'une vie implacable et cruelle

     Qui souvent sans pitié dissipait mon allant

     M'entraînant vers le froid de sinistres ruelles ;

     Tel un voilier sans mat traversant l'océan

     J'essuyais impuissant les plus sombres orages

     Sans vouloir me guider vers le soleil couchant

     M'accrochant épuisé aux barreaux de ma cage ;

     De récifs en écueils la coque du bateau

     Fragile protection déchirait son écorce

     Percé de toutes parts le navire prenait l'eau

     Et à demi coulé perdait toutes ses forces ;

     Malheureux naufragé vidé de tout mon sang

     J'agonisais vaincu dépouillé de mon âme

     Que je confiais à Dieu dans un ultime élan

     Avant de m'endormir et oublier ce drame ...

     Soudain tel un mirage un Ange est apparu

     Éclat presque aveuglant au fond de mon abîme

     Divine dulcinée que je n'espérais plus

     Vers qui j'adresse ému mes prières intimes ;

     Le sanglot dans la voix les larmes au fond des yeux

     Je t'avoue sans pudeur mes chagrins et mes peines

     Sans condamner pourtant en dépit des aveux

     Les coupables absents dominés par la haine ;

    Avec toi peu à peu mon passé disparaît

     Dans tes bras doucement l'avenir se dessine

     J'oublie jour après jour l'enfer qui me hantait

     Je découvre l'amour qui enfin me fascine ;

     Jamais si doux regard ne s'est ainsi tourné

     Sur l'homme que j'étais avant de te connaître

     Jamais si beau sourire enclin de volupté

     N'aura su me donner cette envie de renaître ;

     Je me laisse bercer par les tendres murmures

     Qui en flots scintillants me font tant frissonner

     Je découvre ébahi en quittant mon armure

     La beauté de ton corps et son charme feutré ;

     Sans honte ni remords avec toi mon amour

     Oubliant le passé gardien de mes bêtises

     À genoux je veux bien m'engager pour toujours

     Et découvrir enfin notre terre promise ;

     Sagement tu me guides évitant les erreurs

     En attendant le jour ou enfin pour la vie

     Dans un écrin d'amour enfermant nos deux cœurs

     Nous vibrerons d'espoir en clamant notre envie ;

     Avec Dieu pour témoin nous connaîtrons bientôt

     Par le saint sacrement les frissons du mariage

     Heureux main dans la main négligeant les ragots

     Nous partirons demain pour le plus beau voyage ...

     ... Mon bel Ange aux yeux verts m'entraîne au Firmament

     De l'amour enivrant où mon cœur s'y repose

     Oubliant les malheurs occultant les tourments

     Désireux de choyer la plus belle des roses ...

     

    © Richard Natter (Genève 1990)

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